AFD International dénonce le massacre perpétré par les forces armées à l’encontre des manifestants pacifiques ce 14 aout 2013 sur différentes places du Caire et d’autres villes d’Egypte. On parle de plus de 500 morts d’après l’armée (2000 d’après les manifestants) pour cette journée seulement et plus de 3000 blessés.
Cela faisait maintenant un mois et demi que des milliers de manifestants faisaient des sit-in sur différentes places du Caire et dans d’autres régions d’Egypte pour dénoncer le coup d’Etat. Selon les informations récoltées par nos contacts sur place. Nous pouvons, sans nous tromper, parler de meurtres, d’exécutions sommaires perpétrées par l’armée à l’encontre de manifestants pacifiques et d’utilisation disproportionnée de la force. Tous les témoignages des ONG, des journalistes et des témoins sur place parlent de manifestations pacifiques et d’aucune présence d’arme de quelque sorte qu’elle soit. Malgré l’aspect pacifique des sit-in et l’appel de l’ensemble de la communauté internationale au dialogue plutôt qu’à l’usage de la force, les forces armées ont décidé d’utiliser les armes pour disperser les manifestants. En effet, des policiers ont tiré à balles réelles depuis les bâtiments qui entourent la place et depuis des hélicoptères. Comme dans le cas du massacre du 8 juillet 2013 face au palais de la garde républicaine, les victimes ont été touchées au niveau de la tête, du cou ou du torse à l’aide de balles réelles. Ceci confirme la thèse que les forces armées avaient pour objectif de tuer et non pas seulement de dissuader les manifestants à continuer leurs manifestations.
Les images qui nous arrivent sont d’une extrême violence. Nous pouvons y voir, entre autre, un homme tué en direct d’une balle dans la tête alors que celui-ci ne représentait pas une menace. On y voit une femme tombée d’une balle dans le dos, alors que celle-ci filmait les évènements à l’aide d’une caméra vidéo. On peut y voir également des personnes lynchées par d’autres sous les yeux de policiers, sans que ceux-ci n’interviennent pour protéger les individus attaqués. Plus grave encore, on peut y voir des snipers qui tirent sur les manifestants.
Nous sommes inquiets de voir que la presse a également été délibérément visée par l’armée. Après avoir fermé quelques heures plus tôt la TV al Quds, nous apprenons que les bureaux de la chaine qatarie Al Jazeera ont été fermés aujourd’hui. En ce qui concerne les journalistes sur le terrain nous avons appris la mort du cameraman de Sky News Mike Deane et de Habiba Ahmed Abd Elaziz reporter de 26 ans pour le journal Gulf News qui couvraient les évènements sur la place Rabiya Al-Adawiya. On compte aussi un journaliste de la chaine Al Jazeera blessé par balle. D’autre part, un correspondant de Newsweek Marc Giglio dit avoir été arrêté, battu par la police et ensuite libéré quelques heures plus tard. Le journaliste Abdullah Al-Shami est toujours détenu par la police.
Vu ces événements dramatiques, AFD International demande aux institutions internationales et aux Etats membres des Nations-Unies de dénoncer le coup d’Etat et le massacre de ce 14 aout 2013 et d’appeler l’armée à remettre le pouvoir au peuple. De demander à l’armé d’arrêter le couvre feux immédiatement et de libérer tous les prisonniers politiques. De permettre, en respect aux chartes internationales, aux citoyens de manifester pacifiquement, de choisir de manière démocratique sans intervention aucune leurs représentants politique.
Nous appelons à qu’une enquête internationale soit ouverte pour désigner les responsables de ce massacre et nous rappelons que les Ministres à la tête du gouvernement mis en place par l’armée devront rendre des comptes devant la justice.
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AFD International
Département MENA
Bruxelles