AFD International tient à exprimer sa condamnation face à la répression, disproportionnée, qui a mené à la mort de dizaines de manifestants ce matin à l’aube devant le palais de la garde républicaine.
AFD International appelle la communauté internationale à condamner fermement le conseil militaire égyptien avec à sa tête le Général Abdelfatah Al-Sissi, pour son coup d’Etat, ses agissements et l’impasse dans lequel ils ont conduit le pays. Nous leur rappelons leurs responsabilités face à cette escalade de la violence et qu’ils sont tenus d’assurer la sécurité des manifestants pacifiques. Nous demandons également qu’une enquête indépendante soit mise sur pied de manière à définir les responsables des violences de cette journée du 8 juillet 2013 et de les présenter devant la justice.
Il nous a été rapporté ce matin, par des ONG se trouvant sur place, que l’armée et la police ont tiré à balle réelle sur les manifestants qui priaient à l’aube, en face du bâtiment de la garde républicaine. Bâtiment où serait apparemment détenu, depuis quelques jours, le Président Mohamed Morsi déchu par l’armée. Les témoignages qui nous sont parvenus parlent d’hommes, de femmes et des enfants tués par balles. Les douilles retrouvées sur place par les manifestants sont de très gros calibres. L’intention des militaires qui ont agi de la sorte était sans aucun doute de faire un maximum de dégâts sur les victimes. Plus de 52 personnes ont perdu la vie, pour ce jour seulement ainsi que plusieurs centaines de blessés.
Nous nous permettons de rappeler que jamais dans l’histoire l’intervention de l’armée dans le champ politique n’a été nommée autrement que par un « coup d’Etat ». AFD International demande au conseil militaire de rétablir l’état de droit en se retirant et en laissant place au dialogue politique pour résoudre la crise politique que vit le peuple égyptien depuis quelques semaines. De permettre in fine aux institutions démocratiquement élues de trouver des solutions pour l’ensemble du peuple égyptien.
Nous appelons également la communauté internationale à prendre ses responsabilités face à ses évènements et à dénoncer cette situation. Le refus de qualifier ce coup d’Etat de manière claire, serait équivalent à donner un blanc-seing au conseil militaire. D’autre part, nous pensons que la position de l’Arabie Saoudite et des E.A.U qui consiste à supporter, officiellement, une partie du peuple égyptien contre une autre, en débloquant plusieurs milliards de dollars, dont bénéficiera en premier lieu l’armée, ne favorisera en rien la paix sociale et une stabilité dans la région.
AFD International en alliance avec d’autres ONG des droits de l’homme suit le cours des évènements avec une attention particulière. Des plaintes nominatives sont à ce jour à l’étude par nos experts juridiques contre les responsables de ces dénis de droits.
AFD International
MENA Department
Brussels