La Cours Suprême du Cameroun par la voix de Madame Abomo, Présidente de la collégialité de la Chambre Pénale, a cassé et annulé toutes les décisions de condamnation antérieurement prononcées dans les différentes causes à charge de Paul Eric Kingue.
La Haute Cour a estimé que lesdites décisions rendues antérieurement étaient entachées d’irrégularités. Elle a, en conséquence, levé les mandats de détentions qui entravaient depuis plus de sept années la liberté de Paul Eric Kingue.
En clair, Paul Eric Kinguè qui avait été mis en prison en février 2008 et avait dû faire face à trois procès entachés d’irrégularités à son encontre a finalement obtenu Justice, en dernier recours.
Dans une tribune publiée dans divers organes de presse, Paul Eric Kingue a remercié les magistrats de la Cours Suprême de son pays tout en regrettant qu’elle ait eu à s’ériger en juridiction de correction des jugements des instances inférieures. « Notre Justice est malade… », concluait-il, au regard de nombreuses évidences sur les incohérences des dossiers.
AFD International a suivi avec une attention toute particulière le déroulement de ces affaires dans lesquelles ont pu naître de forts soupçons de collusion entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Ce fait avait déjà été soulevé , par un groupe de travail des Nations Unies dans une recommandation faite à l’État du Cameroun.
Près de huit années après son arrestation et sa détention abusive, les véritables raisons de la machination judiciaire contre Paul Eric Kingue sont toujours soigneusement occultées. Celles-ci n’ont été évoquées qu’une seule fois lors des plaidoiries des avocats de la défense, en présence des membres de la mission d’observation d’AFD International lors du procès de 21 juillet 2011. D’après les avocats de la défense, les différentes procédures engagées contre PEK ont donné lieu à des procès marqués par des irrégularités de procédure, de faux témoignages, de disparition de preuves, de manœuvres dilatoires, visant à maintenir ‘ad aeternam‘ Paul Eric Kingue en détention. Cette démarche a été suivi d’une autre mission d’observation menée en mars 2012, sous la bannière d’AFD International par Maître Guillaume Tefengang (Avocat au barreau de Bruxelles, et par ailleurs Directeur de notre département Afrique Sub-Saharienne).
Ladite mission a renforcé la défense de Paul Eric Kingue jusque-là assurée par Maître René MANFO des procès en appel devant la Cours d’Appel de la Région du Littoral.
Maîtres Simplice Ferdinand Wabo Mabou (Barreau de Luxembourg), Isa Gultaslar, Maîtres Samira Gazzaz et Redwan Mettioui (Barreau de Bruxelles), étaient de tous les combats. Nous tenons à leur exprimer ici toute notre reconnaissance.
Il est à noter que lesdits avocats ont obtenu l’acquittement de Paul Eric Kingue devant la Cour d’Appel du Littoral à Douala.
Nous considérons que le dénouement heureux de cette affaire est une victoire pour la Justce camerounaise et s’inscrit dans la volonté du gouvernement camerounais qui s’est engagé depuis quelques temps maintenant à lutter contre l’impunité et la corruption, en ce compris celles orchestrées et entretenues par des grandes multinationales.
L’affaire PEK aura été une opportunité pour l’Etat du Cameroun de respecter ses engagements pris tant sur le plan national qu’international, de mettre tout en œuvre pour que la justice soit rendue.
L’issue des Affaires Paul Eric Kingue nous conforte dans l’idée que la Justice Camerounaise a pris son envol, donc son indépendance.
AFD International tiens à saluer tous les avocats, le comité de soutien de PEK qui a tenu un rôle majeure pour la sensibilisation auprès du grand public et toutes les personnalités qui ont contribué, de près de loin, tant au Cameroun qu’à l’international à mettre la lumière sur l’affaire PEK et pour que JUSTICE soit RENDUE.
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Département Afrique Subsaharienne
Bruxelles, Belgique
Contact: africa@afdinternational.org