Le 05 juin dernier, en l’accusant de soutenir des organisations terroristes, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn et l’Egypte rompaient tout lien avec le Qatar. Les trois pays du Golf et l’Egypte ont ainsi imposé un blocus terrestre, maritime et aérien total en entrainant la rupture de toute relation diplomatique ou commerciale avec Doha.
Dés l’annonce de cet embargo, nous avons déclaré qu’il s’agit d’une violation de la charte des Nations Unies qui stipule dans son article 2 de : « Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde ».
Pour bien recenser les atteintes de cet embargo aux droits fondamentaux des citoyens et des travailleurs étrangers au Qatar et aux pays du blocus, nous avons mis en place une délégation composée d’universitaires, de médecins, d’avocats, de journalistes et autres.
Nous avons rencontré les responsables de la commission nationale des droits de l’homme qui nous ont présentés une synthèse de la situation humanitaire au Qatar sous blocus. Aussi, ils ont remis aux membres de la délégation un ensemble de rapports sur le sujet.
Nous avons ensuite organisé des séances d’écoutes pour une cinquantaine de victimes. Parmi elles des personnes issues de mariage mixte, des entrepreneurs et propriétaires, des malades suivant leurs traitements dans les hôpitaux de pays autres que les leurs ainsi que des étudiants.
Enfin, nous avons clôturé notre mission par une rencontre avec des responsables et des journalistes de la chaîne Al Jazeera. Plusieurs de ces journalistes ont été obligés de quitter leurs postes pour rejoindre leurs pays d’origines et sa fermeture figurait parmi les treize obligations imposées par les pays du blocus.
Suite à l’analyse des procès-verbaux des rencontres, des séances d’écoutes et des autres plaintes que nous avons reçus, nous avons conclu que les violations ont touché plusieurs domaines, incluant le droit à la liberté d’expression et d’information, la liberté de mouvement, le droit au travail, la liberté de culte et la religion, les droits fondamentaux consacrés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme y compris les articles 5, 8, 9, 12, 13, 15, 17, 18, 19, 23 et 26 et qui sont prévus dans certaines des conventions internationales signées et ratifiées par les pays du blocus comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui stipule dans son paragraphe 1 de l’article 2 que « Les Etats parties au présent Pacte s’engagent à respecter et à garantir à tous les individus se trouvant sur leur territoire et relevant de leur compétence les droits reconnus dans le présent Pacte, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation».
Nous avons conclu que la demande de la fermeture de la chaîne Al Jazeera et d’autres médias est préoccupante et constitue une violation de la souveraineté de l’État et constitue une violation flagrante du droit fondamental à la liberté d’expression et à la liberté d’expression consacré par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Enfin, nous tenons à souligner notre inquiétude face aux problèmes engendrés par le blocus et qui peuvent empêcher les pèlerins qataris de pouvoir accomplir leurs rites. Nous rappelons que cela constitue une violation de plusieurs articles du droit international et surtout l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui prévoit lui que : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites».
Pour cela, AFD International annonce la tenue d’une conférence de presse à Bruxelles le 27 Août 2017 afin de présenter les conclusions du rapport de la mission d’observation au Qatar. La conférence se tiendra à partir de 13h00 à l’Hôtel Bristol Stéphanie, avenue Louise 91-93, 1050, Bruxelles – Belgique.
AFD International
Rapport de la mission d’observation internationale au Qatar
Bruxelles, 27 août 2017
Contact: mena@afdinternational.org
Pour le rapport final de la mission d’observation internationale au Qatar
AFD_Rapport_Final_Français