Dans une vidéo diffusée par la chaîne américaine CNN la semaine dernière, nous assistions à des ventes aux enchères de migrants africains. Ceci constitue une atteinte grave à la liberté et la dignité de ces personnes ainsi qu’à celle des êtres humains en général.
Selon un rapport des Nations-Unies publié le 14 Juin dernier, la situation des migrants et des réfugiés en Libye, venus pour leur grande majorité des pays de l’Afrique subsaharienne, est tragique. Ceux-ci subissent continuellement de nombreuses violations, comprenant les arrestations abusives, les violences, la torture, la traite des être humains, la privation d’eau, de nourriture et les exécutions extrajudiciaires.
Un autre rapport de l’Organisation Internationale pour les Migrants, en date du 11 Avril 2017, fait état de milliers de migrants qui transitent par la Libye, pour ensuite être vendus aux enchères dans des marchés improvisés, afin d’être contraints au travail forcé ou à l’exploitation sexuelle.
Les règles du droit international sont claires à ce sujet. Nous pouvons à cet effet nous référer à la Convention relative à l’esclavage, signée à Genève le 25 Septembre 1926. Son 2ème article stipule que:
« Les Hautes Parties contractantes s’engagent, pour autant qu’elles n’ont pas déjà pris les mesures nécessaires, et chacune en ce qui concerne les territoires placés sous sa souveraineté, juridiction, protection, suzeraineté ou tutelle :
- a) A prévenir et réprimer la traite des esclaves ;
- b) A poursuivre la suppression complète de l’esclavage sous toutes ses formes, d’une manière progressive et aussitôt que possible. »
Au regard de cette situation, AFD International appelle :
- La communauté internationale à remplir son devoir moral et humanitaire pour arrêter de telles atteintes à la liberté et la dignité des migrants et réfugiés
- A mettre en place un tribunal indépendant afin d’enquêter sur ces crimes, pouvant être qualifiés de crimes contre l’humanité
- A trouver une solution rapide et durable à la situation de chaos en Libye, propice au développement des violations des droits de la population civile
- Enfin, nous souscrivons à la qualification donnée par le Président français à ce comportement comme étant un crime contre l’humanité, qui nécessite l’intervention urgente du Conseil de sécurité pour demander des comptes à tous ceux qui y sont impliqués.
Département Moyen-Orient et Afrique du Nord
AFD International
26 novembre 2017