AFD International appelle une nouvelle fois la communauté internationale à dénoncer le coup d’Etat en Egypte du 3 juillet dernier et appelle à la libération du président Mohamed Morsi, premier président élu par les urnes de l’histoire de l’Egypte.
Cela va faire 15 jours qu’un coup d’Etat a été lancé par le conseil militaire avec à sa tête le Général Abdelfatah Al–Sisi. Le président a été démis de ses fonctions en toute illégalité avec la constitution. Personne à ce jour ne sait où le président est détenu. L’armée a annoncé que celui-ci se trouve dans un lieu sûr et qu’une enquête sera ouverte, mais sa famille et ses proches restent toujours sans nouvelle. Nous voulons rappeler que cette situation est extrêmement grave et en contradiction totale avec le droit égyptien et les conventions internationales.
Parmi les conséquences de ce coup d’Etat nous sommes témoin de la dégradation de la situation économique et sociale du pays. Des millions de personnes manifestent dans toutes les villes pour demander à l’armée de libérer le président et de rétablir l’Etat de droit. Plusieurs dizaines de places sont occupées par des femmes et des hommes pour demander que soient rétablies les institutions élues par le peuple.
La seule réponse envoyée aux citoyens qui ont choisi de manifester pacifiquement, est le bruit des armes. En effet le 8 juillet plus de 53 personnes ont été abattues alors qu’ils étaient en prière on dénombre plusieurs centaines de blessés pour ce seul jour. Les images qui nous sont parvenues montrent clairement des soldats qui tirent depuis le toit des bâtiments de la Garde Républicaines. S’en est suivi des arrestations de centaines d’individus. Il semblerait que les frères musulmans membres du parti du président déchu seraient particulièrement visés par ces arrestations arbitraires. Dans la nuit du 15 juillet dans le quartier de Guizeh (Secteur Ramses) alors que des milliers y étaient réunis, l’armée a à nouveau tiré sur la foule et a tué sept personnes et blessé 200 autres personnes. Le 19 juillet à Mansura alors que des citoyens manifestaient, des hommes habillés en civils ont tiré sur trois jeunes femmes à bout portant et blessé 10 personnes. Entre le 23 juillet et le 24 juillet plusieurs manifestants ont été la cible de tirs de l’armée et d’individus en civils. Plusieurs images nous sont parvenues d’hommes armés de machette ou de cran d’arrêt qui s’abattent sur des manifestants sous prétexte que ceux-ci feraient partie des pro Morsi et ceci devant le regard indifférents de policiers et de soldats.
Cette escalade de la violence de la part de l’armée et de la police nous pousse à réitérer notre demande de libération du président Morsi et de toutes les personnes arrêtées depuis le début du coup d’Etat.
AFD International déplore le comportement des masses médias locaux qui appellent ouvertement à la violence et la haine. Nous constatons que leurs prises de positions mets en danger certaines minorités, comme la communauté syrienne et la communauté palestinienne. Elles sont depuis quelques jours les cibles d’attaques. Ceci en contraction avec l’éthique et la déontologie de la profession des journalistes.
AFD International appelle à une enquête indépendante pour mettre toute la lumière sur les évènements depuis le coup d’Etat et demande que les responsables des crimes soient jugés et punis.
AFD International
Département MENA
Bruxelles