Depuis plusieurs semaines, des manifestations multiformes (blocage de ronds-points, de péages, de centres commerciaux, des occupations, des manifestations, etc.) secouent la France. En échappant à toute organisation syndicale ou politique, ce mouvement citoyen spontané, né à partir des réseaux sociaux connait un soutien massif des français. Et si, la contestation est née de la hausse des taxes sur le diesel, le mouvement s’est transformé en un exutoire de colères plus profondes et plus éparses, celles des « oubliés de la République ». A ce mouvement social spontané, s’est ajouté celui des élèves et étudiants, des syndicats de transports, des ambulanciers et autres.
Face à ces manifestations, dont une partie a été le lieu d’actes violents comme l’installation de barricades enflammées, les actes de vandalisme des voitures et des vitrines et autres, la réponse policière était aussi d’une rare violence. L’usage disproportionné des grenades explosives du très controversé modèle GLI-F4 et des lanceurs de balles de défense LBD 40 à été à l’origine de plusieurs graves blessures, infirmités, mutilations et décès. Plusieurs ONG ont dénoncé l’usage de ces armes dangereuses, que seule la France compte dans son arsenal de maintien de l’ordre dans l’union européenne et le défenseur des droits a stipulé dans son rapport en décembre 2017 «le retrait des lanceurs de balles de défense de la dotation des forces chargées du maintien de l’ordre au cours des manifestations», «la réalisation d’une expertise sur les armes dites de force intermédiaire, notamment la GLI-F4, visant à mieux encadrer leur usage», «le renforcement de la communication et du dialogue dans la gestion de l’ordre public, avant et pendant le déroulement des manifestations, afin notamment de rendre plus compréhensible l’action des forces de sécurité» et «la conduite d’une étude sur la mise en œuvre en France de la doctrine dite de la «désescalade de la violence».
Aussi, l’arrestation humiliante de 151 élèves mineurs à la ville de Mantes la Jolie et les vidéos les montrant agenouillés face contre le mur, dont certains les mains sur la tête est tout simplement inacceptable et totalement choquante. Rien ne justifie un tel traitement pour des mineurs manifestant à côté de leur école. Les droits de l’enfant ainsi que les garanties données à toute personne interpellé doivent être respectés. C’est pour cela, que le défenseur des droits a pris la décision saluée d’ouvrir une enquête « sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées des interpellations de lycéens à Mantes-la-Jolie ».
Face à cette situation, AFD International rappelle que le droit fondamental de manifester et d’exprimer librement ses opinions politiques ne saurait être une justification à l’atteinte aux biens et aux personnes et que la colère quoi qu’elle soit légitime ne peut justifier la violence, nous appelons ainsi les autorités françaises à donner les consignes aux forces de l’ordre pour s’abstenir de commettre des violences à l’encontre des manifestants. De telles violences sont formellement dénoncées.
7 décembre 2018
Département Europe & Asie Centrale