Le dimanche 11 août un Norvégien de 21 ans a tué sa sœur et s’est ensuite rendu dans une mosquée de la banlieue d’Oslo pour y commettre un attentat. Cette mosquée était heureusement peu fréquentée à ce moment-là, mais on dénombre néanmoins un blessé. Cet acte terroriste se produit huit ans après l’attentat du tristement célèbre Anders Behring Breivik qui avait tué 69 jeunes et blessés 200 autres lors de l’attaque contre un camp de vacance des jeunes militants du Parti travailliste norvégien. D’autres ont suivi: à Québec en 2017 six citoyens de confession musulmane avaient été tués par balles alors qu’ils se trouvaient dans une mosquée; en 2018 ce sont des juifs qui aux États-Unis ont été victimes d’un tueur fou; enfin, la dernière, et non des moindre, est celle qui s’est produite en Nouvelle-Zélande à Christchurch le 15 mars 2019 où un homme armé d’armes de guerre s’est introduit dans la mosquée Al-Nour muni d’une caméra et a assassiné de sang froid 50 fidèles.
Le point commun est que ces tueurs de masse ont pour la plupart étalé leur «exploit» sur des sites d’extrême droite, ou simplement sur Facebook. En effet, les sites et médias sociaux sont utilisés en toute impunité, et bien avant de passer à l’acte, par les suprématistes blancs pour déverser leurs haines du musulman, du noir, du juif, de l’hispanique. On y retrouve également des théories du complot comme celle du « Grand remplacement » rendu célèbre par l’écrivain français Renaud Camus. Théorie défendue par Camus, mais reprise sans complexe par une série d’intellectuels en Europe, aux États-Unis, et même dans le sud du Pacifique. Tous ces terroristes que nous venons de citer ont inscrit leurs actes dans le prolongement de cette théorie qui a pour but de susciter la peur de l’immigré, du musulman, du noir, etc.
Selon nous, il est devenu urgent que les États européens prennent des mesures concrètes pour mettre un terme à tout ce qui favorise l’émergence de la haine des autres parce que le racisme est un délit et non une liberté individuelle comme s’en défendent toute une série d’intellectuels.
AFD international demande aux États européens de prendre leurs responsabilités tant qu’il est encore possible de le faire en sanctionnant comme il se doit les propos tenus par :
– Les groupes d’extrêmes droites qu’ils soient sous forme d’association ou sous forme de partis politiques:
– Les personnalités politiques qui banalisent les propos racistes, xénophobes, islamophobes ou antisémites.
– Contraindre les grosses entreprises actives sur les médias sociaux (google, twitter, Facebook, …) à prendre leurs responsabilités en empêchant que des groupes utilisent leurs médias pour véhiculer des propos de haine, de violence ou d’appel au meurtre.
Dans l’intérêt de toute crédibilité démocratique à l’échelle nationale et au-delà, AFD international appelle également les États à lancer des campagnes de sensibilisation dans les médias et au niveau de l’éducation nationale pour sensibiliser les populations aux dégâts auxquels peuvent mener la haine de l’autre.
AFD international
Département Europe & Asie Centrale
20 Août 2019