L’éducation : le principal axe de lutte contre les violences faites aux femmes
Et c’est aussi, en leur mémoire, que nous poursuivons cette mission en tant que militant-e-s des droits humains, notamment, en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Ce fléau prend racine dans des stéréotypes véhiculés au sein de nos sociétés, finissant par se répandre durablement dans les normes sociales. Cela a pour effet de légitimer et de propager ces violences qui affectent profondément des générations entières de femmes et d’hommes dans leur développement et leur construction personnelle. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé, une femme sur trois (hors cas de harcèlement) a été victime de violences physiques et/ou sexuelles (1). Aussi, une partie importante de cette lutte consiste à porter assistance à ces victimes dans la protection contre ces violences et dans leur processus de reconstruction.
Néanmoins, l’axe éducatif demeure une mission stratégique afin de déconstruire efficacement cette violence. Notre expérience dans l’application du programme de formation jeunes AFD Academy nous a convaincus que cette éducation doit être délivrée aux jeunes, âgés de 5 à 20 ans, afin de leur permettre de se construire sur la base du principe de non-violence, puis d’en faire des acteurs positifs dans la lutte contre cette forme de violence, capables de réagir lorsqu’ils en sont victimes et de porter assistance et conseil lorsqu’ils en sont témoins.
Autonomisation économique
Par ailleurs, le deuxième axe stratégique en faveur des droits des femmes est leur autonomisation économique. Près de deux milliards d’individus vivent aujourd’hui en état de pauvreté. Les femmes et les jeunes filles constituent la majorité de cette tranche de la population mondiale puisqu’elles doivent affronter des obstacles structurels supplémentaires lorsqu’il s’agit d’accéder aux ressources économiques. Cette exclusion s’illustre entre autres par un salaire atteignant 60 à 75% de ce qu’un homme perçoit, par un confinement à des secteurs précaires du marché du travail et juridiquement peu protégés.
En dépit d’une hausse de leur niveau de formation, trop peu de femmes ont accès à des fonctions de cadre supérieur ou à des postes de leadership et d’entrepreneuriat. Or, cette discrimination économique des femmes limite grandement leur capacité à s’extraire de cette situation de pauvreté. Ceci les contraint à se diriger vers les secteurs informels fondés sur l’exploitation des travailleurs et n’ouvrant pas l’accès à des services financiers qualitatifs tels que le compte épargne ou le prêt. C’est pourquoi, il est crucial de prendre en compte ces discriminations dans l’élaboration des politiques sociales afin de résorber ces inégalités.
Journée internationale des droits des femmes 2019 : « Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement »
C’est donc dans cette optique qu’ONU Femmes, entité des Nations Unies consacrée à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes, a choisi le thème « Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement » pour cette journée du 8 mars 2019. L’enjeu de cette campagne est de placer les femmes au cœur des innovations sociales afin de parvenir à une égalité des sexes à l’horizon 2030. Pour cela, cet organisme recommande l’intégration des besoins et des expériences des femmes aux nouvelles technologies et aux innovations afin de bâtir un monde inclusif répondant aux besoins des femmes et des hommes.
Par conséquent, AFD international appelle toutes les personnes aspirant à contribuer à la construction d’un monde dans lequel l’égalité des sexes est une valeur acquise, à célébrer cette journée en soutenant les personnes innovantes à travers le hashtag #Journéedesfemmes.
Nous sommes persuadés que l’innovation constitue un outil puissant, à la portée de chacun de nous, afin de contribuer, de manière décisive, à l’essor des droits humains dans le monde.
AFD International
8 Mars 2019